A chacun son profil bactérien :
Nous ne sommes pas seuls dans notre corps !
Dans nos intestins se nichent en effet des milliers de milliards de bactéries. Comment sont-elles arrivées jusque-là ? Avant la naissance, l'intestin du fœtus est stérile, ou quasiment stérile.
C'est lors de l'accouchement que le bébé acquiert ses premières bactéries, principalement d'origine maternelle. Au fil des semaines, puis des mois, la flore intestinale de l'enfant se complexifie sous l'influence de son environnement et de son alimentation. Vers l'âge de 3 ans, le microbiote se stabilise et devient quasiment définitif, même si des modifications sont toujours possibles au fil des évènements de la vie (puberté, grossesse, ménopause, vieillissement…) ou des changements effectués dans notre environnement (si on change de régime alimentaire ou que l'on consomme certains médicaments, par exemple).
Arrivées dans nos boyaux de manière opportuniste, ces bactéries n'en sont pas moins indispensables à leur fonctionnement. Certaines nous aident à digérer ce que nous mangeons, augmentant même de 10 % notre capacité à extraire l'énergie des aliments. D'autres synthétisent des vitamines essentielles. À l'âge adulte, le microbiote intestinal se compose d'environ 170 espèces bactériennes.
Quasiment toutes appartiennent à quatre grands embranchements bactériens : les Bacteroïdetes, les Firmicutes, les actinobactéries et les protéobactéries. D'un individu à l'autre, le microbiote diffère. Mais ce n'est pas tant la nature des espèces bactériennes présentes qui varie (nous avons tous en commun certaines espèces), mais plutôt le nombre d'espèces présentes (certains d'entre nous ont une flore plus diversifiée) et l'abondance relative de chacune d'entre elles. Un type bactérien dominera chez les uns, tandis que ce sera un autre type qui sera en plus grande abondance chez les autres. Au point que les scientifiques ont pu identifier des « entérotypes ». À la manière du groupe sanguin, nous aurions chacun notre « entérotype », en fonction du grand type bactérien dominant. Ainsi, certains sont Bacteroides, d'autres Ruminococcus, ou encore Prevotella.
Les scientifiques considèrent que le microbiote est altéré lorsque la diversité des espèces bactériennes est diminuée et/ou lorsque certains types bactériens normalement présents en petite quantité ont proliféré, souvent aux dépens d'autres espèces.
Source : S&V