Combattre les pensées obsessionnelles

  • 06 Mars 2020
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À long terme, ce cercle vicieux peut entraîner des conséquences bien plus graves comme la dépression, les attaques de panique, la dépendance aux substances ou des troubles de l’alimentation.

 «Les obsessions ne s’offensent pas si on les néglige. Au contraire, les négliger est le seul moyen de les chasser.», Chiara Gamberale.

Quand nous sommes en crise ou quand quelque chose ne va pas, il est normal que notre esprit commence à penser aux préoccupations. C’est une manière utile de traiter les situations négatives et de trouver des solutions pour aller de l’avant. Cependant, souvent, ces pensées récurrentes peuvent devenir obsessionnelles et avoir des conséquences négatives sur notre bien-être psycho-physique.

Le mécanisme des pensées obsessionnelles

Les pensées obsessionnelles, en effet, ne font que reproposer à notre esprit les mêmes images hostiles, nous conduisant à un état d’esprit négatif, triste et anxieux.

Se rappeler mille fois quand notre partenaire nous a quittés ou ce qu’on aurait pu dire à notre patron quand il nous a virés, par exemple, ne nous aide pas à surmonter une situation négative, mais seulement à recréer toutes ces sensations en rien positives, créant un cercle vicieux difficile à briser. Notre esprit reste alors constamment occupé avec ces pensées, en évitant de laisser place à tout autre état d’esprit.

Ces pensées récurrentes ne concernent pas seulement quelque chose qui nous est déjà arrivé, mais aussi des préoccupations qui souvent ne sont pas liées à la réalité mais plus à la peur de l’inconnu, à l’anxiété et au stress. La peur de tomber malade, l’obsession d’avoir tout sous contrôle à la maison et au travail, la peur pour la santé de ceux qui sont aimés. Il y a tellement de pensées qui peuvent envahir constamment notre esprit de façon presque complètement involontaire.

À long terme, ce cercle vicieux peut entraîner des conséquences bien plus graves comme la dépression, les attaques de panique, la dépendance aux substances ou des troubles de l’alimentation. Les pensées obsessionnelles, en effet, ne laissent pas de place pour l'autre et nous amènent à voir tout le reste de façon négative, nous rendant pessimistes et anxieux.De plus, ce cercle vicieux nous éloigne de toute solution : l’esprit se concentre sur les problèmes et non sur leur résolution.

Comment surmonter les pensées récurrentes avant qu’elles ne déclenchent un cercle vicieux ?

La difficulté de surmonter les pensées obsessionnelles est précisément dans leur caractéristique d’être constantes, récurrentes et involontaires. Nous nous retrouvons à penser à une situation sans nous en rendre compte. Au quotidien, on ne peut pas s’arrêter soudainement de ruminer. Pour cela, une option peut être d’accepter la pensée récurrente et de l’analyser comme si c’était quelque chose que nous voyons de l’extérieur. De cette manière, à long terme, ces préoccupations perdront de leur force.

Quand vous aurez plus de contrôle sur la pensée récurrente, vous pourrez essayer, à chaque fois qu’elle vous revient à l’esprit, de la renvoyer à plus tard. Au moment où vous voulez bloquer la pensée, essayez de mettre une limite et de déplacer cette préoccupation à une certaine heure.

 

Il peut être plus facile dans ces cas-là de déplacer son attention sur une autre activité : comme faire du sport, voir un ami, regarder un film ou une série, faire des courses ou cuisiner. Pour apprendre à déplacer l’attention d’une pensée obsessionnelle il peut être utile de s’inscrire à un cours de techniques de relaxation, comme la pleine conscience, ou de participer à des cours de yoga.

Il existe également une autre stratégie (initialement développée par Luc Isebaert en 2005 et ensuite décrite par Mark Beyebach) : il s’agit essentiellement de consacrer chaque jour entre demi-heure et une heure à "ruminer" ses pensées négatives, en utilisant un lieu spécifique et une heure fixe, de préférence pas la nuit. Pendant la réflexion, vous devrez écrire ces pensées ou ces idées négatives avec l’intention d’y travailler plus tard pendant la thérapie (ou bien les brûler, comme le propose alternativement De Shazer). Une chose fondamentale : les pensées intrusives se doivent d'être reportées pendant la journée, elles sont reportées au moment de la réflexion. Cette dernière partie de la tâche est souvent la plus difficile pour le patient, c’est pourquoi il peut être nécessaire de prévoir des instruments supplémentaires.

Une précision : l’article est basé sur la théorie cognitive standard. D’un point de vue cognitif et constructif, les pensées obsessionnelles représentent une tentative de solution aux problèmes en suspens (et en tant que tels, elles doivent être plus comprises qu'éliminées ). Par exemple, des émotions mal ciblées ou pas complètement élaborées sur des expériences vécues, qui sont continuellement reproposées à l’attention consciente pour la résolution.

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