Comprendre et vaincre la phobie sociale :

  • 09 Décembre 2019

La phobie sociale est une forme de l’angoisse qui nous saisit quand nous sommes confrontés à des situations  impliquant d’autres personnes. C’est la peur invalidante qui saisit lors de situations sociales ou de performance. C’est le contact avec des gens non familiers ou encore la crainte d’être exposé à l’observation attentive d’autrui qui déclenche l’anxiété. Souvent cette phobie s’articule autour de l’idée que les autres nous jugent négativement : « on va penser que je suis incompétent, je vais être ridicule, je ne suis pas interessante. »

Les cas les plus fréquents de phobie sociale sont :

  • Les relations avec les inconnus
  • Les relations avec un hiérarchique
  • La prise de parole en public (un cas particulier)
  • La phobie scolaire est une forme de phobie sociale qui s’installe chez les enfants.

C’est le résultat parfois d’un évènement traumatisant vécu en classe, ou à l’école ; parfois, il s’agit de la répétition d’un stress vécu quotidiennement qui crée alors une saturation. Ce stress peut être causé par la crainte de l’évaluation, de la critique des  ou d’un ) enseignants ou des élèves. Un motif de phobie scolaire peut être la séparation redoutée par rapport au milieu familial. Les  manifestations anxieuses peuvent alors être très intenses et en se répétant constituer un vrai traumatisme qui va, du coup, empêcher les relations avec autrui de se dérouler avec simplicité.

La peur du ridicule, du jugement négatif fait monter le stress, qui donne lieu à des manifestations physiques embarrassantes : rougissement, sudation, les mains moites, parfois, chez les enfants la perte de la propreté acquise (énurésie secondaire).

Le stress lié aux situations sociales est accentué par la reconnaissance du caractère excessif et irraisonné de ces peurs, ce qui accentue l’impression d’être impuissant.

Cette pathologie créée d’autres complications psychologiques telles que l’anxiété, les attaques de panique, l’agoraphobie, la crainte de s’éloigner de chez soi et, donc, de sa zone de sécurité. L’alcool devient parfois une forme d’auto médication , pour son effet dés inhibant. La consommation d’autres drogues peut être déclenchée par la phobie sociale, comme une solution à la fois de lutte contre l’angoisse et de détente euphorisante.

Du coup, l’évitement se met en place comme une solution, voir une façon de vivre. Se crée alors un type de personnalité que l’on nomme « évitante ». Gêné dans les situations sociales, la personnalité évitante a peur d’être jugé défavorablement par les autres. Il est à l’affût des critiques des autres et a peu d’amis. Il a tendance à penser que le monde est un lieu de danger et d’injustices, ce qui lui permet de s’isoler et d’éviter les situations dans lesquelles il pourrait courir un risque. Parfois la peur de s’exposer aboutit à une perception du monde amère et désabusée.

Nombre de phobiques sociaux ont trouvé des voies pour se soigner eux-mêmes sans recours à des médicaments. La pratique régulière du théâtre, du chant, des activités telles que les sports collectifs peuvent devenir une auto thérapie, un levier pour progresser sur la lutte contre la phobie sociale.

 

La thérapie de la phobie sociale va se dérouler sur plusieurs axes :

Dans un premier temps, il s’agit de donner au patient les moyens pour lutter contre le stress et l’anxiété ressentis dans les situations-cible : des techniques de base de respiration, de relaxation, la prise de conscience des émotions et leur expression va permettre de mieux maîtriser les manifestations anxieuses.

Le deuxième moment thérapeutique va consister à « éviter d’éviter » : au travers d’exercices, progressivement, et en ayant anticipé les situations, le phobique social va s’exposer à des risques. Dans ce moment de la thérapie, il n’y a pas d’échecs, il n’y a que des résultats. Chaque exposition est l’occasion d’apprendre et de progresser.

La thérapie peut également utiliser des ressources telles que la vidéo pour pouvoir permettre au patient de prendre conscience de ses interactions et lui permettre de progresser. L’amélioration de ses capacités de relation et de communication va être un apport significatif.

Enfin, la thérapie avancera du moment que le patient prendra conscience des points suivants :

  • La phobie sociale peut être combattue ; il n’y a aucune raison de l’accepter ni de suivre ses diktats.
  • La phobie sociale nous amène à penser de façon erronée : on s’imagine que notre malaise est évident, on pense que les autres nous jugent négativement
  • La phobie sociale donne l’impression que nous ne sommes jamais à la hauteur.

Il faut arrêter de fuir les situations, les émotions pour pouvoir vivre une vie de risques, certes, mais aussi de riches rencontres.