Les 6 principaux aspects négatifs du perfectionnisme :
N°1 : La Procrastination
Bien que celui puisse sembler ironique, la procrastination est un problème récurrent chez les perfectionnistes. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’un perfectionniste a tendance à être obsédé par sa vision du travail bien fait. Ainsi, lorsqu’il est temps de se mettre au travail, ils deviennent extrêmement soucieux des détails et chaque chose à faire revêt pour eux la même importance.
Chaque problème les accable, et ils doivent prendre le temps de repasser sur les mêmes tâches d’innombrables fois. Avec le temps, cette nécessité devient trop lourde et trop complexe, ce qui conduit par la suite à la procrastination.
La procrastination consiste à remettre à plus tard une tâche pour ressentir un soulagement immédiat. En réalité, ce comportement relègue votre activité à faire en arrière-plan, qui bourdonne constamment pour rappeler sa présence.
Deuxièmement, les perfectionnistes veulent prendre le temps de commencer leur travail dans les meilleures conditions. Ce qui implique déjà d’avoir assez de temps, puis de préparer leurs outils de travail, d’avoir préalablement étudié leur plan d’action, et enfin ils sont prêts à se lancer.
Tant que tout n’est pas en place, ils ne se sentent pas prêts à commencer. Ils remettent alors les choses à plus tard, juste pour attendre ce moment “parfait” pour faire les choses de manière “parfaite”.
Bien entendu, les perfectionnistes ne trompent qu’eux-mêmes. Tout simplement parce que si vous remettez quelque chose à plus tard au nom du perfectionnisme, alors vous n’accomplissez rien. C’est même pire que d’avoir essayé sans succès, au moins vous auriez obtenu quelque chose à améliorer par la suite.
Le perfectionnisme qui conduit à la procrastination devient alors un piège confortable, où l’on repousse inlassablement ses objectifs au nom de la “perfection”.
N°2 : Une vision déformée de la réalité
Être perfectionniste signifie avoir le pouvoir de repérer des sons, des images, des mots, comportements et émotions avec plus de finesse qu’une personne normale. Ce pouvoir est très utile, mais est aussi à double-tranchant.
Grâce à lui il nous est possible de repérer les erreurs et lacunes très facilement, puisqu’elles nous apparaissent comme le nez au milieu de la figure, mais en même temps vous ne savez pas où vous arrêter. C’est d’ailleurs ce qui est fou lorsque nous sommes perfectionniste, c’est que nous ne savons jamais où nous arrêter.
Nous ne savons pas quand il faut s’arrêter de peaufiner, d’améliorer et surtout de terminer un projet ou une tâche. Il n’y a pas de stop, ni de limites.
Pourquoi ? Parce qu’en tant que perfectionniste, vous avez une idée très précise d’à quoi doit ressembler chaque partie de votre travail. Cette vision des choses est basée probablement sur vos innombrables heures à étudier le sujet, à votre expérience et vos standards élevés.
Malgré tout, cette vision peut ne pas correspondre à la réalité. De sorte qu’un(e) perfectionniste peut penser qu’un travail doit satisfaire les critères A, B, C, D et E pour être considéré comme parfait, alors que ce n’est pas le cas.
Peut-être que la qualité de votre travail est basée sur les facteurs A et B, bien plus que les critères C, D et E. Mais en essayant d’améliorer chaque chose à l’extrême, nous pouvons ne pas saisir cette vue d’ensemble.
Ainsi, nous nous épuisons émotionnellement et physiquement, à dépenser un temps infini à polir notre travail pour qu’il colle parfaitement à cette image mentale que nous avons construite. Et tout cela pour quoi au final ? Pour ajouter un détail qui ne sera remarqué par personne d’autre que vous-même.
N°3 : Un profond mal-être
Le perfectionnisme produit des conflits intérieurs constamment. Cela parce que :
- Nous nous blâmons pour tous nos échecs ou ce qui ne nous a pas satisfait.
- Nous nous blâmons pour ne pas avoir terminé autant de tâches que nous le désirions.
Etant en relation avec beaucoup de perfectionnistes, j’ai pu constater par moi-même à quel point ce trait de personnalité les faisait souffrir. Ils se débattent constamment avec leurs tâches, mais en même temps refusent de demander de l’aide.
Ils cherchent constamment à améliorer la qualité de leur travail, mais aussi procrastinent sur ce qu’ils ont à faire. Ils veulent atteindre la perfection en tout, mais cette quête impossible les rend très malheureux.
Au final, ils bâtissent pour eux-mêmes une forteresse de souffrance et de détresse, dans laquelle ils s’affligent et culpabilisent chaque jour.
Bien entendu, l’intensité des écueils émotionnels que vit un perfectionniste varie d’une personne à l’autre. Certains éprouvent fréquemment des sentiments de frustration, d’autres sont perpétuellement paralysés par le regret de choses qui paraissent anodines.
Le fait est qu’être perfectionniste peut sembler gratifiant, mais ce bagage se traduit également par une souffrance profonde, un poids et une culpabilité énorme sur soi.
Si cette situation n’est pas maîtrisée, alors la dépression peut vite pointer le bout de son nez. Certains peuvent même être cliniquement déprimés. Dans les cas extrêmes, le perfectionnisme à outrance combiné à une faible estime de soi et à un refus de demander de l’aide, peut conduire à un suicide à petit feu (voir le point suivant).
N°4 : Le mépris de leur santé
Beaucoup de perfectionnistes sont obsédés par l’atteinte d’un certain standard, au point où ils n’accordent plus d’importance à leur santé.
Voici d’ailleurs quelques études qui ont montré que les perfectionnistes dégradent leur propre santé :
En 2010, une étude menée par l’Université de Coimbra (Portugal) a montré que les perfectionnistes socialement imposés avaient plus de difficultés à s’endormir et à rester endormis que les autres étudiants. L’une des raisons à cela est qu’ils craignent d’échouer et d’être étiquetés comme des ratés. Nous savons d’ailleurs qu’un sommeil insuffisant augmente le risque de diabète, de cancers, de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, voire même d’une survenue précoce de la maladie d’Alzheimer.
Une autre étude menée auprès de 383 suédois, a constaté que le perfectionnisme était corrélé avec des troubles du sommeil. Dans une seconde étude incluant 70 patients souffrant d’insomnie persistante dans une clinique du sommeil, on a remarqué que ces patients en question avaient un niveau de perfectionnisme au-delà de la normale. Ainsi, il a été supposé que le perfectionnisme pouvait être un facteur prédisposant à l’insomnie.
Dans une étude incluant 100 patients ayant subi une crise cardiaque, il a été constaté que les perfectionnistes guérissaient plus lentement et qu’ils risquaient davantage d’avoir d’autres problèmes cardiaques.
En 2007, une recherche de l’Université d’Auckland indique que les perfectionnistes sont plus susceptibles de développer un syndrome du côlon irritable (SCI) après une intoxication alimentaire. Les chercheurs ont suivi près de 620 personnes qui avaient subi un épisode aigu d’intoxication alimentaire et ont constaté que celles qui avaient développé un SCI étaient plus susceptibles d’avoir des tendances perfectionnistes, comme continuer à travailler jusqu’à ce qu’on les force à se reposer.
Cela veut-il dire qu’être perfectionniste prédispose à vivre en mauvaise santé ? Pas nécessairement. Cela signifie juste que les perfectionnistes tendent à reléguer leur santé au second plan dès qu’ils ont le moindre travail à faire en vue, ce qui inévitablement conduit à détériorer leur santé.
Leur préoccupation constante d’atteindre un certain standard sert également de terreau à un certain nombre de troubles comme l’insomnie, les maladies cardiaques et les migraines. D’ailleurs, certains perfectionnistes se tournent vers la consommation compulsive d’alcool ou de nourriture pour calmer leur mal-être. C’est pourquoi, après des années de négligence volontaire, la santé de la plupart des perfectionnistes finit par s’écrouler complètement.
N°5 : Le lâcher-prise est difficile
Les perfectionnistes ont du mal à lâcher prise. Ils n’arrivent pas à relâcher le contrôle sur leur travail, les erreurs qu’ils ont faites et leurs imperfections.
C’est pourquoi si vous êtes un(e) perfectionniste, vous avez probablement vécu ce qui suit :
- Vous craignez de déléguer, parce que la possibilité que d’autres personnes gâchent votre travail vous inquiète.
- Vous n’arrivez pas à ne plus penser au travail, car vous avez peur que votre vision idéale disparaisse si vous n’y pensez plus.
Même si vous déléguez, vous continuez à vous imaginer le pire dans tout ce qui pourrait se produire. Vous faites du micromanagement, même lorsque tout le monde effectue correctement son travail.
- Vous passez un temps fou à corriger des erreurs minuscules qui ne feront aucune différence et que personne (mis à part vous) ne remarquera.
- Vous continuez à ressasser vos “échecs” passés, même si beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
En refusant de lâcher prise, vous portez tout le poids du monde sur vos épaules, et vos responsabilités ne cessent de grandir au fil de votre vie. Finalement, vous vous sentez accablé(e) par chaque petite chose dans votre vie, même si vous n’avez aucune raison de ressentir cela.
N°6 : Des Relations compromises
Enfin et surtout, le perfectionnisme peut compromettre vos relations.
Pourquoi ? Car en tant que perfectionniste, vous priorisez votre travail sur tout le reste, y compris vos relations. Cela signifie que vous passerez moins de temps avec les personnes que vous aimez.
Lorsque vous vivez des moments difficiles, vous préférerez consacrer tout votre temps à perfectionner votre travail et laissez vos relations au placard. Certains perfectionnistes ont du mal à séparer la vie personnelle de la vie professionnelle, et le travail ainsi que les problèmes auxquels ils font face viennent empoisonner leurs relations avec leurs proches. Dès qu’au boulot cela va mal, alors ils rejettent la faute sur leur conjoint(e), leurs enfants ou leurs amis.
Parce que les perfectionnistes vivent à travers leur performance au travail, dès que leur travail n’est pas à la hauteur de leurs attentes, alors leur entourage en pâtit. Ce qui arrive très souvent, puisqu’ils placent la barre à des hauteurs impossibles.
D’autres perfectionnismes imposent même leurs standards de perfection à ceux qu’ils aiment, et attendent que leur conjoint(e) ou membre de leur famille adhèrent à leur conception du travail. Ainsi, une mère pourrait s’attendre à ce que son enfant n’ait que des 20 dans toutes les matières tout le temps, ou bien un mari / une femme pourrait blâmer l’autre de ne pas avoir rangé la vaisselle de la manière qu’il ou elle voulait.
Bien sûr, une telle pression exercée sur les autres ne peut que détruire les relations, même intimes. En fin de compte, le perfectionnisme ne fait pas que vous vider de vos forces, mais il absorbe aussi vos propres relations et repousse les êtres qui vous sont chers.
Pourtant, malgré tous ces inconvénients, il est possible de faire du perfectionnisme une force sans que cela ne compromette votre santé ou votre vie en général. Pour cela, je vous propose de lire dans le prochain article les 8 conseils qui vous aideront à retrouver une vie harmonieuse et équilibrée.