Les microbes contrôlent nos pensées :

  • 09 Janvier 2021

Virus, bactéries et autres champignons sont légion dans notre corps... or ce microbiote pourrait agir sur nos pensées !

Voulez-vous vraiment manger ceci ? Pensez-vous vraiment cela ? Où cette idée vous aurait-elle en fait été soufflée par les microbes – virus, bactéries et autres champignons – de votre corps ? Car après tout, ceux-ci sont légion, 39 000 milliards environ, plus nombreux encore que nos cellules ! Et l’influence de ce microbiote sur la santé n’est plus à prouver : il est impliqué dans la digestion, l’immunité, et aussi dans l’émergence de nombreuses maladies, du diabète à Alzheimer.

« Mais son rôle ne se limite pas à cela, de plus en plus on se rend compte que le microbiote intervient dans le comportement de tous les jours, notre humeur, notre sociabilité, et même nos choix », renseigne le professeur de neurosciences nutritionnelles John Cryan, du Collège Universitaire de Cork, en Ireland.

Témérité, choix du partenaire... les microbes influencent déjà les comportements des animaux

Les études, réalisées sur le modèle animal dont il est plus aisé d’altérer le microbiote, se multiplient : les microbes d’une mouche influencent ainsi son choix de nourriture et, plus étonnant encore, de partenaires sexuels. Une souris sans microbiote se montre plus active et téméraire qu’une souris avec microbiote. « On peut donc imaginer que certains microbes influencent le comportement anxieux de leur hôte, plus propice à sa survie, pour favoriser leur propre survie par la même occasion », commente John Cryan. De quoi bouleverser l’idée même de personnalité ou d’esprit.

« Le grand défi sera de transposer ces résultats à l’humain : définir le spectre du comportement dit normal, étudier en profondeur les populations de microbes et leurs variations, ceci afin d’en faire émerger les liens. Ce travail est colossal mais incroyablement prometteur car, contrairement à notre génome, nous pouvons modifier notre microbiote, par le régime alimentaire par exemple. » A défaut de commander à nos microbes, il nous faudra les comprendre, pour mieux les charmer.

(Source S&V)