NEUROSCIENCES : Le sommeil paradoxal contrôlerait notre appétit :

Plongés en plein sommeil paradoxal, nous sommes profondément endormis… C’est pendant cette phase de sommeil que nos rêves prennent vie. Même si nous demeurons totalement immobiles, notre cerveau est lui en plein effervescence ! Au cours du sommeil paradoxal, de nombreux réseaux neuronaux s’activent en effet de manière intense. Certaines fonctions physiologiques de cette hyperactivité neuronale restent encore peu connues. Et si l’une des fonctions du sommeil paradoxal était de réguler notre appétit ?

Une équipe de chercheurs en neurosciences de l’université de Berne en Suisse a testé cette hypothèse chez des souris. Leurs résultats, publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Science, montrent que le sommeil paradoxal pourrait bien avoir une réelle influence sur la prise alimentaire ! Ils se sont intéressés à des neurones, appelés LH et situés dans une petite zone du cerveau des mammifères : l’hypothalamus latéral. Ces neurones n’ont pas été ciblés par hasard, ils sont connus pour jouer un rôle dans le comportement alimentaire, en orchestrant l’appétit et la prise de nourriture.
Lors du sommeil paradoxal ou au moment de manger, les neurones LH s’activent de la même manière

En enregistrant l’activité cérébrale de ces animaux, les chercheurs ont observé que leurs neurones LH présentent une activité bien spécifique lorsque les souris s’alimentent. Ils ont ensuite visualisé l’activité cérébrale de ces mêmes souris lorsqu’elles étaient endormies. Le résultat est étonnant : pendant le sommeil paradoxal, les neurones LH sont en pleine activité et reproduisent exactement le même schéma d’activation que lorsque la souris se nourrit.

Afin de confirmer que cette phase de sommeil joue vraiment un rôle dans la prise alimentaire, les chercheurs suisses ont rendus inactifs ces neurones LH pendant le sommeil paradoxal à l’aide d’impulsions lumineuses. Lorsqu’elles se sont réveillées les souris avaient beaucoup moins d’appétit et ont significativement diminué leur consommation de nourriture. « Cela signifie que le sommeil paradoxal est nécessaire pour maintenir un apport alimentaire stable », précise Antoine Adamantidis, l’un des auteurs de l’étude dans un communiqué.
Un sommeil de qualité, la solution pour mieux manger ?

Ces chercheurs en neurosciences mettent en avant l’importance de la qualité du sommeil dans notre capacité à réguler notre prise alimentaire. Dormir beaucoup ne serait donc pas suffisant, il faudrait aussi dormir mieux… « c’est particulièrement crucial dans notre société, où la qualité du sommeil diminue, notamment à cause de l’utilisation prolongée des écrans avant de dormir », souligne Antoine Adamantidis.

Pour ce qui est des applications futures, les auteurs de cette étude proposent que cette découverte d’un lien entre l’activité des neurones au cours du sommeil paradoxal et le comportement alimentaire puisse servir à développer de nouvelles approches thérapeutiques concernant les troubles de l’alimentation. Mais ce résultat suggère aussi que l’on peut réadapter le célèbre proverbe qui souligne les vertus régénératrices d’une bonne nuit de sommeil sur l’organisme ! Pourra-t-on désormais affirmer « qui dort dîne … mieux ? »

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