NEUROSCIENCES : les interactions sociales et le système de récompense :

Photo : Modèle moléculaire boules-bâtonnets en 3D d'une molécule de dopamine. (via Wikimedia Commons)

Les interactions sociales rythment notre quotidien, ainsi que celui de nombreuses autres espèces. Chez les créatures sociales, dont l’espèce humaine fait partie, cette communication et ces échanges sont l’occasion de vivre des expériences enrichissantes et agréables, mais aussi de gagner certains avantages : pouvoir se protéger contre des prédateurs qui ne feraient qu’une bouchée d’un individu seul, mettre en place des stratégies de coopération, partager l’accès aux ressources…

Logiquement, les avantages qu’offrent les interactions sociales sont source de motivation puisqu’elles permettent in fine la survie individuelle et de l’espèce. Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) se sont intéressés aux bases neurologiques de cette motivation sociale : leurs résultats, parus dans la revue Nature Neuroscience, montrent que les interactions sociales chez les rats sont des récompenses naturelles, motivées par l’activation de neurones dopaminergiques dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) du cerveau.

Activité cérébrale dopaminergique

Camilla Bellone, professeure au Département de neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE et autrice de l’étude en question, explique dans un communiqué l’expérience qu’elle et son équipe ont menée sur des souris : “Pour pouvoir observer quels neurones sont activés lors d’une interaction sociale, nous avons appris à des souris à réaliser une tâche simple qui leur permet d’entrer en contact avec leurs semblables.” Pour interagir avec sa comparse, une souris pouvait activer un levier ouvrant temporairement la porte d’un autre compartiment. “Au fur et à mesure de l’expérience, la souris comprend qu’elle doit appuyer sur le levier pour rejoindre sa congénère, entraînant une augmentation de la motivation à réaliser cet effort,” complète Clément Solié, chercheur dans l’équipe de Camilla Bellone.

Les chercheurs enregistraient en parallèle l’activité cérébrale des souris étudiées grâce à de petites électrodes : ils ont ainsi pu constater que "l’établissement de l’interaction sociale entre les deux souris entraînait une activation des neurones dopaminergiques qui sont intimement liés au système de la récompense".

Système de la récompense et neurones dopaminergiques

Le système de récompense est, pour faire simple, un système de renforcement cérébral : il renforce les comportements associés à une récompense. Lorsque quelque chose procure du plaisir (par exemple manger du chocolat), c’est le système de récompense qui est à l’origine de la motivation et de l’envie de vivre cette chose à nouveau (plus on mange de chocolat souvent, plus on en a envie régulièrement : c’est le renforcement).

Dans l’aire tegmentale ventrale du cerveau, des neurones dits dopaminergiques sont essentiels au fonctionnement de ce système, en particulier à son activation grâce à la production de dopamine, ce fameux neurotransmetteur également connu sous le nom d’hormone du plaisir. Elle porte bien son surnom, puisqu'il s'agit du neurotransmetteur principal de ce système de renforcement : c'est grâce à la dopamine circulant entre différentes régions du cerveau depuis l'aire tegmentale ventrale que l'on éprouvera du plaisir, qui constitue donc en quelque sorte la récompense à un comportement (par exemple, encore une fois, manger du chocolat).

Anticipation motivante

Benoit Girard, chercheur au Département de neurosciences fondamentales de l’UNIGE, précise que les observations de l’équipe de recherche ne s’arrêtent pas là : "Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est qu’au début de l’apprentissage de la tâche, les neurones dopaminergiques s’activent au moment où les souris entrent en interaction, continue. Mais, au fur et à mesure que la souris comprend qu’appuyer sur le levier permet d’établir le contact, l’activation des neurones précède la rencontre avec l’autre souris et débute déjà lorsqu’elle appuie sur le levier !" La motivation fournie par le système de récompense est d’autant plus intensifiée que l’animal anticipe l’interaction sociale.

“Au même titre, si la souris appuie sur le levier sans que la porte ne s’ouvre, on observe une brusque chute de l’activité des neurones dopaminergiques, indiquant une grande déception chez la souris,” explique Camilla Bellone. La déception des souris est notamment le signe de leur apprentissage, permis par le renforcement positif qu'induit le système de récompense.

Vous aimez nos contenus ?

Recevez chaque jour nos dernières publications en vous abonnant à la page et avec le lien ICI : https://cutt.ly/inscrivezvous pour découvrir comment avec les Neurosciences, vous apprenez à stimuler rapidement votre cerveau pour enclencher de bonnes habitudes et de bons réflexes au quotidien ! ? ET IL EST IMPOSSIBLE de VOUS louper !

Les informations publiées sur la page le sont à titre purement informatif et ne peuvent être considérées comme des conseils médicaux. Les conseils publiés ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son médecin.

#neurosciences #cerveau #neurones #neurotransmetteurs #sante #mental #santémentale #penséesnegatives #surchargementale #émotions #fatiguechronique #sommeil #dépression #troublesdépressifs #psychologie #stress #sante #cholesterol #nutrtition #regime #meditation #sommeil #stress

Envie de recevoir des infos chaque semaine ?
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter !