Quand les acouphènes vous tombent dessus :
Georges a toujours vécu sans problèmes de santé. Il a bien réussi sa vie. Il a toujours beaucoup travaillé et a une famille chaleureuse. Depuis des mois déjà une gêne s’est installée dans ses oreilles. Il entend constamment un bourdonnement plus ou moins fort, plus ou moins constant, mais toujours présent. Son entourage ne comprend pas : la maison est silencieuse et calme.
Sa vie devient de plus en plus difficile car ce son le fatigue, il a des problèmes à s’endormir et n’a aucun répit. Georges devient au fil du temps, anxieux, déprimé, ne voyant aucune issue à son mal.
Comme 1 français sur 4, Georges a des acouphènes
Les acouphènes ont différentes causes : une détérioration de l’audition due à un trauma tel qu’une exposition à un niveau de bruit élevé (beaucoup de musiciens ont des acouphènes) ; les pertes d’audition dues à l’âge ; une maladie. C’est pourquoi un diagnostic précis est nécessaire.
Le stress est un des éléments clés dans la souffrance liée aux acouphènes.
Parfois, fort heureusement, la consultation d’un ORL permet d’identifier une cause directe : le bouchon de cérumen qui parasite notre audition, une baisse d’acuité auditive liée à l’âge. Il n’en reste pas moins que pour beaucoup, les acouphènes s’installent et restent constants même durant le sommeil, créant stress, dépression et mal vivre chronique.
Ces difficultés sont doublées par le manque de reconnaissance de l’entourage. Combien de fois Georges a-t-il entendu « mais il n’y a pas de bruit », « tu dérailles », « tu deviens fou à entendre des choses qui n’existent pas »…
Reconnaître la souffrance subjective et personnelle attachée à cette pathologie est une étape importante.
Ce que nous savons c’est la grande réactivité de la fonction auditive. Inconsciente et toujours présente, même pendant le sommeil, elle nous avertit avec efficacité des dangers qui peuvent nous affecter ; l’audition entend mais elle écoute, également, à savoir elle analyse les informations et les interprète.
Le fonctionnement de l’appareil auditif est un des mécanismes du corps les plus délicats et les plus réactifs. Ses réponses sont proportionnelles à l’état psychique du sujet.
Les acouphènes, dans cette perspective, deviennent des « ennemis » de notre concentration en s’interposant entre nous et nos autres perceptions auditives. Les acouphènes font se développer, en conséquence du stress qu’ils génèrent , des pensées de type obsessionnel.
Les solutions face aux acouphènes !
Une fois posé le diagnostic et avoir consulté un spécialiste, quelles démarches le patient peut-il entamer pour se sentir progresser dans la « prise de contrôle » des acouphènes ?
Un travail thérapeutique centré sur la gestion du stress va permettre de changer avec efficacité l’intensité des symptômes. Le lien entre stress et acouphènes est aujourd’hui reconnu, sans pouvoir affirmer lequel provoque quoi. Les acouphènes sont vécus sur un mode qui est déconnecté de la réalité anatomique ou médicale. Leur perception est variable d’une personne à l’autre et d’un moment à l’autre. Les acouphènes vont également modifier les émotions : impuissance lié au manque de contrôle, colère face à la persistance des symptômes, dépression…
Ce qui accentue encore la souffrance psychique et le stress, formant un système qui s’auto renforce.
L’hypnose va avoir un effet rapide. En effet, un des premiers effets de l’hypnose est d’aider à accéder à un état de détente profond et de favoriser le lâcher prise. L’objectif sera pour le patient de trouver le meilleur biais pour se dissocier des perceptions conscientes et envahissantes liées aux acouphènes. Il va s’agir d’installer dans son esprit de nouvelles représentations spontanées de ces phénomènes. Mais aussi, de façon plus inconsciente, de recaler et réaligner les perceptions et de donner aux acouphènes moins de prise émotionnelle.
Souvent l’hypnothérapie va jusqu’à supprimer totalement la perception gênante.
Au minimum on obtient un changement profond de la perception de ce phénomène par le biais de la détente et de la relaxation que l’hypnose permet d’atteindre.
Dans le premier cas, l’acouphène est effectivement supprimé, en remettant la détente au premier plan. Dans le second, même si l’acouphène persiste, la représentation que s’en fait le patient est modifiée : il ne s’agit plus de « ce bourdonnement insupportable », de « ce bruit constant », de « ce brouillard dans ma tête ». Le patient retrouve une qualité de vie qu’il avait oubliée.
Si les thérapies brèves (TCC, hypnose…) sont les plus sûres pour lutter contre les acouphènes et le stress qui leurs sont liés, d’autres techniques peuvent renforcer l’effet anti-acouphènes en complément :
L’écoute de bruits blancs permet d’habituer le cerveau à entendre un bruit sans l’écouter. Les bruits blancs sont des bruits qui permettent à notre cerveau de détendre l’attention focalisée sur le signal sonore gênant : le bruit de la pluie, des vagues, ou bien d’autres encore, vont décentrer le cerveau de l’observation obsessionnelle des acouphènes.
Les auto massages de l’oreille peuvent apporter un soulagement : certains professionnels préconisent des auto massages des lobes et de la racine de l’oreille avec pour effet attendu de décontracter les tensions musculaires autour du conduit auditif.
Les acouphènes ne sont pas une fatalité que l’on doit subir. Prendre soin de soi, de sa détente, par des pratiques douces et respectueuses de son corps, être à l’écoute de soi, voilà comment améliorer avec efficacité sa qualité de vie.