Comment notre cerveau décide ?
Est-ce que notre cerveau fonction de l'option ou de l'action?
Cette nouvelle étude du Journal of Neuroscience explique comment nous prenons nos décisions. Grâce à deux processus bien distincts dans notre cerveau, selon cette recherche canadienne de la McGill. Ces conclusions non seulement améliorent la connaissance du fonctionnement du cerveau, mais permettront de mieux traiter les lésions du lobe frontal, communes à certaines maladies neurologiques, du trauma du cerveau à la démence.
C'est une étude de « neuro-économie » menée par l'Institut neurologique de Montréal et l'Hôpital Neuro, de l'Université McGill, qui montre que le cerveau utilise deux régions distinctes et deux processus distincts pour évaluer le «stimulus» à savoir «l'objet désiré» par opposition à la valorisation les "actions" nécessaires pour obtenir l'objet désiré. Pourquoi « neuro-économie » car tout comme l'oiseau tenté par des baies qui réclament un vol difficile par exemple, les investisseurs sont confrontés au même défi fondamental, faire des choix optimaux dans un environnement présentant des coûts, des risques et des bénéfices variables.
La prise de décision qui consiste à sélectionner l'option la plus gratifiante, généralement en accomplissant une action, exige des comparaisons de valeurs, mais il y a débat sur la façon dont ces comparaisons s'effectuent dans le cerveau: Est-ce la valeur liée à l'objet désiré, ou à l'action nécessaire pour obtenir cet objet ? Les choix sont-ils faits entre les objets que nous voulons, ou entre les mesures que nous devons prendre pour les obtenir?
Le modèle explicatif le plus courant de la prise de décision explique que les comparaisons de valeur se produisent en série, avec des informations incitatives (stimuli) qui viennent engendrer des actions (système moteur du corps). 2 mécanismes de choix totalement indépendants: Dans cette étude, les chercheurs ont voulu comprendre comment le cerveau utilise ces informations à caractère de stimuli pour opter entre différentes actions et entre différents objets, explique l'auteur de l'étude, le Dr Lesley Fellows, neurologue et chercheur.
"Nous avons découvert, en fait, qu'en fait, ces deux mécanismes de choix sont indépendants l'un de l'autre". Le Dr. Fellows reçoit souvent des patients avec des lésions au lobe frontal, zone de la prise de décision. «Cette découverte éclaire ce qui se passe dans le cerveau de mes patients et peut conduire à de nouveaux traitements et de nouvelles façons de prendre soin d'eux et de gérer leurs symptômes.
Nous savons depuis longtemps que les patients atteints de lésions du lobe frontal ont du mal à s'organiser pour atteindre des objectifs, mais avec cette nouvelle recherche, nous constatons maintenant qu'une blessure frontale peut rendre difficile le seul choix d'un objectif, de l'objet désiré. Cela peut expliquer les choix erratiques, impulsifs ou inappropriés que ces patients font parfois. »
Les psychologues, des économistes et des écologistes ont étudié la prise de décision pendant des décennies, mais ce n'est que récemment que ce mécanisme est devenu une préoccupation pour les neuroscientifiques. Pour les cliniciens, ce désintérêt est surprenant; les neurologues et les psychiatres ont depuis longtemps identifié l'absence de jugement comme une caractéristique de base de certaines maladies comme la démence ou la toxicomanie.
L'étude a examiné l'effet de l'apprentissage de la valorisation d'un objectif et de la valorisation d'une action (pour l'atteindre) chez des patients atteints de lésions du lobe frontal. Deux groupes de patients ont appris à choisir entre 2 actions ou entre des objets. Ils étaient récompensés par de l'argent si leur raisonnement s'améliorait.
Chez les personnes atteintes, la capacité à faire puis à maintenir le bon choix d'objectif est perturbé, mais pas la capacité à choisir entre les différentes actions. D'autre part, les personnes avec des dommages dans une autre région du lobe frontal présentent un déficit opposé.
Ces résultats indiquent que la localisation de la lésion peut entraîner un déficit de l'un ou l'autre des 2 processus et que le cerveau possède des mécanismes séparés pour décider entre actions et objets.
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